Beendhi : nous avons fait le pèlerinage rue Victor-Hugo à Ivry-sur-Seine !
Dès qu’on pénètre dans le grand hall blanc lumineux au milieu des plantes vertes, la senteur des épices comme la cardamome et le cumin vous pénètre l’âme. Les odeurs ont le pouvoir de nous transporter dans l’enfance comme la madeleine de Proust. Là on part aux sources de l’humanité. Très, très, loin.
On a rendez-vous avec nos amis Beena Paradin Migotto et Yannick Migotto qui ont créée Beendhi en 2013.
On sonne à la porte, elle s’ouvre sur un indien habillé comme dans un film de guerre bactériologique . On ne rentre pas ici, vous pourriez apporter vos bactéries !
Bienvenue Chez Beendhi, là où les processus naturels de produits rigoureusement sélectionnés sans bricolage industriel entrent en résonance avec vos cellules. Ici, les végétaux, le riz, les champignons, les fibres, les épices sont mélangés. Tout est rigoureusement vivant, naturel, tracé, sans aucune transformation.
Une passion et une logistique des épices qu’ils partagent avec notre ami commun :Olivier Rollinger. Cet ingénieur s’est mis à cuisiner alors qu’il était immobilisé, après avoir été laissé pour mort par des voyous sur les remparts de Saint Malo. Il est un des plus grands chefs français. Il cuisine dans l’ancien bureau de médecin de feu son père. Saint Malo où les épices arrivaient d’Inde. La madeleine de Proust.
Olivier Rollinger
Des mélanges vivants, pas des aliments morts, la nature vivante rejoint le bon fonctionnement du métabolisme des vivants de cette vie qui nous héberge.
Beena et Yannick. Un premier mélange : l’Inde et l’Auvergne version rital, un truc de dingues ! Beena d’origine indienne, la cuisine version yoga, pas le gang des écharpes violettes de Katmandou devenus pubards ! Yannick : le rationnel, l’analytique, l’ancien consultant Mckinsey avec nous, revenu de ses années Casino (la société pas le film !), et de celles passées dans le TOP 100 des brillants esprits d’Amazon…. pour s’éclipser sur la pointe des pieds et rejoindre la start-up de sa moitié, Beena. Son truc c’est la naturalité, la logistique du vivant, la production, la distribution. Beena et Yannick, le soleil et la lune. L’Inde radieuse et une de ces église romanes qui prient depuis le Moyen Age de cette Auvergne d’où il vient.
On mange. C’est une bénédiction. Celui qui mange entre en symbiose avec ce qu’il mange. On devient ce qu’on mange et on mange ce qu’on est.
Chacun de nous est un composé de bactéries, de spirochètes, présentes sur Terre depuis plus de trois milliards d’années qui en symbioses et coopétitions qui ont créé toutes nos cellules vivantes et par alliance nos grands systèmes homéostatiques qui régulent notre tension artérielle, notre température ou notre humeur et tout cela nous est donnée. Une intelligence prodigieuse que quelques docteurs folamour de La Grande bouffe ont cru pouvoir hacker. Mais il n’y a pas de reverse engineering de la vie. Le secret est bien gardé. Et nos cellules ne mentent pas. Notre intestin est notre deuxième cerveau. Sans lui nous serions incapables de communiquer avec le macrocosme vivant. Nous devenons ce que nous mangeons. C’est une réalité matérielle et spirituelle au fond. Nous vivons dans cette vie qui nous héberge et dont l’univers bactérie et cellulaire nous traverse de part en part. Elle a commencé il y a 3 milliards d’années et nous serions bien incapables de la recréer en éprouvette ou sous serre.
Vous voulez sortir du cercle vicieux dans lequel nos sociétés de consommation piétinent ? réaliser un acte sain pour votre corps ? Le remercier ? Une de ces gouttes d’eau dont la somme finit par remplir la mer ? Essayez Beendhi ! Vous voulez éviter les désastres pathologiques de l’alimentation industrielle et de la Grande bouffe pour vos enfants ? Bienvenue chez Beendhi. Vous voulez retourner vivants à la terre vivante dont vient tout fils d’Adam (adama, la terre en hébreu) : partez chez Beendhi !
Moi qui suis passé de 50 à 100 kg entre la vie de moine dans la forêt et le big business des villes j’ai remarqué que lorsque je mange des légumes et des fibres le soir, le lendemain je ressens le sol, je marche sur la terre. Comme si j’étais relié entre ciel et terre. Vivant.
Nous les juifs, mais il y a plein d’autres spiritualités en Inde qui disent cela, on croit qu’on devient ce qu’on mange (casher), donc on ne doit pas tuer les bêtes avec violence mais qu’elles s’endorment pour retourner vers la Source. On ne consomme pas le sang car « le sang c’est l’âme » la vie qui n’appartient qu’au Vivant des vivants (Hey Aolamim comme dit la bénédiction). On remercie par une bénédiction pour chaque type d’aliment. Tout cela nous est donné et on ne fait que passer. Celui qui dit merci quand il mange n’accumule pas la culpabilité de vivre, l’angoisse existentielle qui se transformera tôt ou tard en addiction… Manger est un acte éthique. Le premier pas vers soi-même et vers les autres. Nous partageons l’héritage génétique de toute l’humanité. Bienvenu dans la fête !
En ce début de second millénaire les humains redécouvrent ces très vieilles vérités, ils se sont remis en route vers la source.
Allez faire un tour chez Beendhi. Un pèlerinage en terre végétale. Sur la « terre des vivants » (Ps 116, 9).